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Blogue - 4 août 2021

Les fameuses cerises de Maskinongé

Les fameuses cerises de Maskinongé

En avril dernier, les citoyens de la municipalité de Maskinongé ont voté pour le nom de leur nouvelle école : l’école des Cerisiers.

La région a longtemps été reconnue pour ses fameuses « cerises de Maskinongé ». À chaque été, en août, on dit que les gens venaient des quatre coins du Québec pour se procurer ce petit fruit.

Le cerisier de Maskinongé est en fait un cultivar du cerisier de Virginie (prunus virginiana). Il fait des cerises rouge foncé à noire, beaucoup moins astringentes que les cerises de Virginie ordinaires.

Une production qui a pratiquement disparu dans la région, et un engouement commercial difficile à imaginer aujourd’hui. Mais pour preuve, cet extrait d’un article paru dans La Presse le 1er septembre 1959 :

Le Lac-Saint-Jean a ses bleuets et la Mauricie… ses cerises!

Il y a les bleuets du Lac-Saint-Jean, les fraises de IIe d’Orléans, les pommes de Rougemont… L’excellence des fruits tirés de ces régions a caractérisé chacune d’elles et favorise une identification particulière attachée au fruit même.

Les cerises de Maskinongé ont une renommée égale, même si leur commerce ne se fait pas sur une aussi grande échelle. Un grand nombre de familles de Maskinongé, cependant, voient leurs revenus s’accroître sensiblement quand arrive le temps de la cueillette des cerises. Les automobilistes qui parcourent la route Québec-Montréal sont maintenant familiers de ces postes de vente établis en bordure de la route à la hauteur de Maskinongé.

Les cerises de Maskinongé ont une saveur particulière; aussi ne se fait-on pas tirer l’oreille pour s’arrêter aux étalages et faire provision de sacs ou de paniers de ces excellents petits fruits rouges. On dit un fruit rouge, mais la cerise de Maskinongé est vraiment noire lorsqu’on en vient à la mise sur le marché.

Les cerises poussent en abondance dans toute la région de Maskinongé: elles sont succulentes et beaucoup plus grosses qu’ailleurs dans la province. Il faut dire que le sol de cette région formé d’une excellente terre d’alluvion favorise particulièrement la pousse de cette variété de cerises.

Les ménagères de Maskinongé tirent de ces fruits une gelée excellente qu’elles conservent pour la saison froide. Un grand nombre encore fréquentent les marchés de Trois-Rivières et de Québec pour offrir aux passants ces jolis fruits en sacs ou en paniers.

Photo parue dans Le Nouvelliste le 9 août 1960
Photo parue dans Le Nouvelliste le 9 août 1960

Ainsi donc, la popularité de l’agrotourisme dans Maskinongé ne date pas d’hier!

C’est dans le Nouvelliste du 19 août 1922 que l’on retrouve une première mention des cerises de Maskinongé : « Les cerises étaient en grande quantité sur le marché (de Trois-Rivières). Celles venant de Maskinongé semblaient avoir la préférence des acheteurs. »

Aujourd’hui, 100 ans plus tard, il est encore possible de se procurer ces fameuses cerises en un seul endroit. La sympathique Diane Cartier et son frère Claude poursuivent la tradition et cultivent encore des cerises de Maskinongé le long de la route 138, près du restaurant la Caillette. Ils ont une clientèle fidèle qui revient année après année et, signe des temps, il faut maintenant appeler pour réserver ses cerises!

Cerises de Maskinongé
Diane Cartier
819 227-2400

Merci à Mme Diane Cartier, et également à M. Paul-Louis Martin, auteur du livre Les fruits du Québec, pour leur collaboration à ce texte.


Références :

  1. L’Écho de Maskinongé, 14 avril 2021
    L’école Saint-Joseph adopte son nouveau nom
    www.lechodemaskinonge.com/actualites/lecole-saint-joseph-adopte-son-nouveau-nom
  2. La Presse, 1er septembre 1959, page 35
    Le Lac-Saint-Jean a ses bleuets et la Mauricie… ses cerises!
    https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2829511?docpos=35
  3. Le Nouvelliste, 19 août 1922, page 7
    Abondance de produits au marché local
    https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3203922?docpos=7